J'aurais aimé vous dire qu'il s'est passé énormément de choses pendant mon enfance, j'aurais aimé pouvoir dire qu'avec tout ça, j'pourrais écrire un livre, mais ça serait mentir. J'ai eu la vie rêvée. Des parents aimants, de classe moyenne, qui tenait un petit café plutôt sympathique. Je suis né à Chicago. Fils ainé de la famille, ils ont placés tous leur espoir en moi. Ils ont travaillés dur pour me payer des études et tout ce que je voulais. Néanmoins, cette période de ma vie n'est pas vraiment intéressante. J'ai grandit à Chicago, j'ai fréquenté des établissements publiques où j'ai pu rencontré énormément de personnes différentes. Je n'ai pas eu de problèmes majeurs durant mon enfance. Élève moyen, je n'étais pas destiné à de grandes études contrairement à ce que mes parents auraient souhaités. En bref, mon enfance a été parfaite du début à la fin. J'ai reçu une éducation exemplaire, je suis fier de mes parents à ce sujet. Bien sur, enfant j'aurais rêvé qu'ils divorcent ou qu'ils se détestent pour être comme tous les autres enfants, mais ça n'est jamais arrivé. Mes parents ont toujours incarnés l'amour parfait, l'osmose entre deux personnes différentes et aujourd'hui, je les admire beaucoup pour ça.

A présent, parlons de mon adolescence. Comme je vous l'ai dit, je n'étais pas un élève brillant mais j'ai au moins réussi à décrocher mon diplôme au lycée. Avant d'arrêter les études pour aider mes parents dans leur café, qu'ils me céderont quelques années plus tard. De mes 16 ans à mes 18 ans, je suis énormément sorti, j'ai fais beaucoup de bêtises, rien de grave bien sûr, des bêtises d'adolescent! Je suis sorti, j'ai rencontré encore plus de gens. C'est fou combien il est facile de se rapprocher des autres après quelques verres. Mais un jour, je l'ai rencontré, laissez moi vous raconter.

J'ai 18 ans, c'est un samedi et je travaille dans le café de mes parents. Je m'ennuie et je pense déjà à la soirée à laquelle j'assisterais le soir même. Le temps défile lentement, il doit être quatorze heure, tout au plus. Je suis impatient et à la fois concentré sur mon travail. C'est alors qu'elle franchit la porte. Elle porte une robe blanche et est accompagnée de deux autres jeunes filles que je ne saurais décrire. Mes yeux se portent sur elle et je dois dire qu'elle m'a tout de suite plu. Avec le recul, je crois que je suis tombé amoureux à ce moment précis, c'est idiot, parce que je ne crois pas au coup de foudre mais pour elle, c'était différent. Pas de coup de foudre, juste la boule au ventre et l'horrible envie de lui parler. Elle s'avance alors vers moi, me sourit. « trois cafés allongés s'il vous plait. » son accent est à croquer, elle n'est pas américaine, j'en mettrais ma main à couper. Je reste béat quelques secondes et lui sert ce qu'elle me demande. Elle reste là, une heure ou deux, à papoter avec ses copines et je profite de chaque moment de répit pour l'observer. Puis, je décide de me lancer. Je m'avance vers elle et d'un air gêné que je ne me connaissais pas je lui demande « tu vas sans doute trouver ça bête, mais ce soir des amis à moi donne une fête et peut être que tu voudrais venir, avec tes amies bien sûr. » les trois jeunes filles me dévisagent quelque peu mais finissent par accepter. Et tout à commencer. Bien sur, elles sont venus, on a beaucoup discutés et la jeune fille à la robe blanche était en tout point ce que j'aimais. Elle n'était que sourire et douceur, elle rigolait à chacune de mes blagues, même celles qui n'étaient pas drôle. Elle semblait sincère mais aussi horriblement naive. A la fin de la soirée, je l'ai raccompagné jusqu'à chez elle, elle m'a invité à monter et nous avons fait l'amour. Ca restera la plus belle nuit de toute ma vie. Nous étions soucieux de bien faire, maladroits et horriblement gênés. Pourtant, ce n'était pas notre première fois, ni pour elle, ni pour moi. Et je pense qu'à ce moment, j'aurais dû prendre mes jambes à mon cou. C'était comme si on savait déjà qu'on n'était sur le point de vivre quelque chose de merveilleux. Je ne suis pas parti. J'ai passé la nuit avec elle, à la regarder, à l'entendre sourire. Nous n'avons pas dormis, nous nous sommes livrés l'un à l'autre. Ce que je pensais être quelque chose de banal était en fait de l'amour. Notre amour prenait vit à chacune de nos phrases.

Nous voilà quatre ans plus tard. Je suis devant l'autel, une boule au ventre. Putain de merde, je vais me marier. Moi, Nikola, je vais me marier. « Oui » ce petit oui me sort de mes pensées, elle veut être ma femme, rien que la mienne. Pour toujours et à jamais. Jusqu'à ce que la mort nous sépare. Nom de Dieu, on est mariés. Et j'peux vous dire que c'est étrange comme sensation. Le bonheur qui remplit le ventre. C'est comme avoir envie de vomir, mais pas parce qu'on est malade, plutôt envie de vomir pour évacuer tout ce bonheur et en avoir encore plus. Vous savez, c'est comme lorsqu'on a trop bu, on va vomir pour pouvoir être d'attaque après. C'était exactement ça. Je voulais vomir mon bonheur pour me remplir encore plus.

« Hey n'empêche Niko, j'sais pas comment tu fais pour faire l'amour toujours à la même fille, ne jamais aller voir ailleurs, franchement, respect, moi j'me ferais rudement chier! On est trop jeunes pour foutre nos vies en l'air. » foutre ma vie en l'air à cause de mon mariage ? Je n'en avais pas l'impression. J'avais 26 ans lorsqu'un ami m'a fait cette remarque. J'avais une vie plutôt cool. Une femme merveilleuse, un appartement plus que correct, un travail, des amis d'enfer. Alors qu'est-ce qui clochait ? Ces paroles ont tournés pendant longtemps dans ma tête. Et un jour j'ai craqué, j'aimerais dire que ce n'est pas de ma faute, que c'est pas à cause de moi. Mais ça l'est, c'est entièrement de ma faute. J'ai été voir ailleurs. Je ne me doutais pas que j'allais énormément regretté. Mais j'ai eu une maîtresse pendant près d'un ans et demi. Une fille que j'ai oublié maintenant, une fille insignifiante. Mais j'ai fais énormément de mal à ma femme, sans m'en rendre compte; Bien sur, je me sentais coupable à chaque fois que je voyais cette autre femme. Et au final, je ne savais même pas pourquoi j'y allais. Et comme tout, ça n'est pas resté caché éternellement. Un matin, je me suis réveillé sans trouver ma femme près de moi. Elle n'est pas rentré non plus le soir, elle ne répondait pas au téléphone. Je n'ai reçu qu'un simple texto (elle savait pourtant que j'avais horreur de ça) qui me disait « Je sais tout. Tu recevras les papiers du divorce dans la semaine. » ça m'a fait un coup. Mais j'ai dû l'accepter. J'ai dû signer ces foutus papiers à la con et accepter de plus vivre avec elle.

Aujourd'hui, j'ai 28 ans. Je suis seul dans un appartement qui me rappellent sans cesse tous les bons moments que j'y ai passé avec ma femme, ou devrais-je dire, mon ex-femme. J'ai repris le café de mes parents et ça marche plutôt bien. J'ai sombré. Comme tous les gens qui perdent leur raison de vivre. Aujourd'hui, je ne suis rien de bien intéressant. L'amour ? Je ne veux plus en entendre parler. Ca ne m'intéresse plus. Je ne pourrais plus aimer comme je l'ai aimé elle. Toute ma vie, et je le sais, ça sera elle ou personne. Il m'arrive encore d'attendre bêtement le jour où elle toquera à ma porte pour me dire « je te pardonne. » et pourtant, je sais que ça n'arrivera sans doute jamais.