Je suis née le 17 mars 1987 à quelques secondes d’intervalle de Zachary, mon frère, de l’union de George et Elena Fitzgerald. Mon père est parti un soir de décembre. J’avais à peu près huit ans. Sans un mot pour nous, sans un regard en arrière, sans la moindre hésitation. Il avait au passage, défiguré ma pauvre mère. Car mon père, ce n’était pas un gentil. Alcoolique et violent, c’est ma mère qui en payait les frais. Il n’a levé la main qu’une seule fois sur moi et, ma mère l’a menacé d’un couteau, il est parti dans un rire gras qui m’avait fait froid dans le dos. A la suite de cela il l’avait frappé et, une fois le travail terminé était parti. Du haut de mes huit ans, je me suis promis qu’un jour je parviendrais à offrir à ma mère une meilleure vie, une nouvelle vie. A partir du jour où mon père est parti, mon but n’a été que celui de rendre ma mère fière de moi. Tout comme celui de mon frère. Elle n’avait pas de gros moyen et enchainait trois boulots pour nous offrir une vie descente. Mon frère et moi travaillions pour l’aider autant que possible autant moralement que financièrement. Ma mère n’a pas beaucoup de fierté. Elle acceptait notre argent et nous remerciais de l’aider autant. Cela me fendais le cœur. Certains parents n’accepteraient jamais un centime de la part de leur enfant par fierté, ma mère n’était pas de ce genre-là. Quand elle n’avait pas assez d’argent, elle n’hésitait pas à nous en demander. Je ne la blâme pas, pour tout vous dire, je ne lui en veux pas et d’un côté je la comprends.
Mais, un jour j’ai compris pourquoi l’argent filait si vite. Ma mère avait, tout comme mon père, une fâcheuse tendance à boire et surtout, elle était accro aux jeux d’argents, le casino pour être précise. A partir de ce moment, j’ai refusé de lui donner de l’argent car je voulais garder mes économies pour me rendre à l’université pour étudier le droit. Un soir, qu’elle n’avait pas eu sa bouteille, elle me réclama vingt dollars, que je refusais de lui donner. Ce soir-là, elle me gifla et je pris mes affaires, sans but précis, pour me retrouver dans la rue à l’âge de seize ans, valise en main. J’avais trouvé refuge chez mon amie la plus fidèle, Maggie. Je connaissais ses parents depuis toujours et il m’accueillir à bras ouverts. Quelques semaines plus tard, je rencontrais Trevor. Je me rappelle encore de son arrivée au lycée. Il était arrivé en Porsche, ray ban sur le nez, veste en cuir sur le dos. Un brin bad boy, beau comme un dieu. Tout le monde s’était retourné sur son passage. Il faut dire qu’on n’avait pas l’habitude de voir des types aussi riches chez nous. Il était entré dans le lycée, poussant la lourde porte d’entrée tout en enlevant ses lunettes de soleil. Quelques semaines plus tard il m’invita au bal de fin d’année. Ce fut le début de la fin.
Trevor avait cette façon bien à lui, d’être lui. Issu d’une famille très riche et puissante, ce qui m’a plu chez lui, ce n’est pas l’argent. Mais bien sa façon d’être décalé. Car nos vies ne se ressemblaient en rien, mais alors pas du tout. Trevor, c’est le genre de garçon qui obtient tout ce qu’il veut. Comme ça, en un regard. Le jour où il m’invita à sortir, il avait eu une emprise immédiate sur moi. J’avais dis oui très vite, alors que j’aurai voulu faire durer un peu le suspens. Mais Trevor, n’est pas le genre de personne à qui on dit non. J’aimais tout chez lui. Sa mère, élégante qui courait le monde et les galas de charités, son père homme d’affaire accomplit. Il était fils unique et semblait dominer le monde. Je me suis donné à lui tout entière. J’ai tout donné dans cette relation et je ne regrette pas. Mais aujourd’hui, la blessure est encore présente. Seulement deux mois après le début de notre idylle, il me demandait d’emménager chez lui. Cela m’arrangeait, moi qui squattais depuis quatre mois la maison des parents de Maggie. Car, ce que je n’avais pas réalisé, c’est que Trevor souffrait d’un grand mal. En effet, la plupart du temps il était seul. Ses parents ne s’occupaient pas du tout de lui et il vivait la plupart du temps, dans une immense maison vide et, les seules personnes qui pouvaient faire office de famille, n’était autre que le personnel de ses parents. Je m’installais donc chez lui. J’étais très heureuse, amoureuse et insouciante. Ma mère n’avait pas cherché à me retrouver. Pas encore. J’avais des contacts avec mon frère, mais je commençais déjà à m’enfermer dans ce nouveau monde, ce monde qui n’était pas le mien. Peu à peu, je me suis isolée, je ne voyais presque plus Maggie et tous les amis que j’avais au lycée. Maggie me disait que j’avais changé, moi je ne voyais rien. Au lycée, je trainais avec Trevor et à l’occasion avec ses copains. Nous faisions beaucoup la fête. Chez lui, avec ses amis. Et tout cet argent, ces paillettes, cet alcool me faisait tourner la tête.
Qu’est ce que c’est ? Devine. Un sourire malicieux sur le visage, j’aurai dû être plus méfiante.
C’est d’la coke, c’est ça ? Mon ange, tu vas pas faire la rabat joie si ? Un sourire charmeur plus tard, je tapais mon premier rail de coke. Elle était bien loin, la gentille petite fille de Phoenix. Par chance, mes notes ne chutèrent pas. Car j’avais pris beaucoup d’avance, même si mes professeurs avaient tendance à s’inquiéter pour moi et que cela m’irritait quelque peu. Ma vie, n’était qu’une succession de fête, de sexe, d’alcool et de drogue. Trevor me gâtait, je ne travaillais plus. Il me fournissait ma came, me nourrissait, m’hébergeais, m’offrait des vêtements luxueux. Je menais une vie de princesse et je n’avais plus à me soucier des problèmes d’argent. Deux ans après ce régime, ce fût la fin du « rêve ».
La réalité me revint en pleine face, telle la gifle que j’avais prise à l’âge de huit, qui entraina le départ de mon paternel. Un soir que j’étais chez Trevor, il avait invité quelques amis. Moi, j’étais complètement en dehors de la réalité. J’étais devenu très sûre de moi, un brin méchante sur les bords. Je riais des gens qui furent autrefois mes amis, aveuglé par cette nouvelle vie de princesse. Nous étions donc chez lui, ainsi qu’une cinquantaine de personne. Je me trouvais dans la chambre de Trevor, notre chambre. Il entra, déposa un baiser sur mon épaule et un de ses amis arriva. Il s’avança vers moi et m’attrapa la tête pour écraser ses lèvres contre les miennes. Je le repoussais violemment, lançant un regard inquiet à Trevor. Je m’étonnais de voir un sourire sur ses lèvres. Un fin sourire et une lueur inquiétante dans les yeux.
Non, mais tu fais quoi là ? C’est Trevor qui parla le premier.
Angie chérie, sois gentille avec Mike. Je le regardais, complètement paniquée.
Quoi ? Mike s’avança à nouveau vers moi et je lui collais un poing dans son nez parfait. Trevor changea immédiatement de regard et vint me prendre par le cou, il me colla contre le mur et me cria dessus.
T’es à moi tu as compris ? Tu fais ce que je te demande et tu fermes ta gueule. Jamais, ne n’avais vu Trevor, dans cet état, jamais il ne m’avait suggérer de sortir avec d’autres garçons. Jamais il n’avait eu ce genre d’idées tordues. Je parvins à me sortir de son emprise, mais Mike me rattrapa. Mike me viola ce soir-là sous le regard satisfait de Trevor. Je parti le lendemain matin, sans un bruit. A nouveau, je me retrouvais seule. J’avais volé de l’argent à Trevor en partant. Mille dollars en poche, je décidais de prendre un bus pour me rendre dans une ville loin de lui. Je me retrouvais donc à Chicago à l’âge de dix-neuf ans, sans un sou en poche, complètement seule dans cette grande ville. Je passais une semaine dans un hôtel miteux. La chance tourna et, c’est ce jour-là que mon chemin croisa celui d’Adam. Mon sauveur. Adam vint m’aborder au comptoir du café ou je prenais un petit déjeuner. J’avais mauvaise mine, les traits tirés, des cernes, le teint blanc. Il se montra gentil et doux et, fut touché par mon air apeuré. C’est bien simple, depuis sept ans je n’ai plus eu aucunes relations, j’ai peur des hommes. Il essaya d’établir un contact, mais je me montrais distante. Il avait bien le double de mon âge et je ne comprenais pas vraiment ce qu’il me voulait. Il me laissa sa carte, en cas de besoin. Un mois plus tard, je n’avais plus d’argent, j’étais à la rue et, je me décidais à le joindre. Rien ne pouvait être pire. Il ne me posa pas de question, m’installa dans un de ses nombreux appartements, m’engagea comme assistante. Une réelle amitié s’est installée entre nous et aujourd’hui, il est pour moi le père que je n’ai jamais eu. J’ai mis deux ans à lui raconter ce qui m’avait amené à Chicago, lui m’avoua que sa fille était morte quelques semaines avant notre rencontre. Nous avions le même âge et je lui faisais penser à elle. Il n’a jamais eu un geste déplacé envers moi, mais une réelle affection. Comme celle d’un père pour sa fille. Il insista longtemps pour me payer mes études de droits, j’acceptais finalement après plusieurs mois de négociation. Nous avions un deal, je le rembourserais le plus rapidement possible. En parallèle de mes études, j’étais son assistante. Je me donnais à fond dans mes études et mon travail, pour remonter la pente. Il monta un dossier et Trevor et Mike allèrent en prison pour ce qu’ils m’avaient fait. La vie devint plus belle au fur et à mesure des jours qui passaient. Il a une confiance aveugle en moi et, Adam est bien la seule personne en qui j’ai confiance. Ma mère revint dans me vie à l’âge de vingt-deux ans. Elle avait beaucoup maigri, pris un gros coup de vieux. Adam, comme à son habitude ne posa pas de question, il trouva un centre de désintoxication et, grâce aux économies que j’avais pu faire grâce à lui je payais la cure de ma mère. Mon frère, nous a rejoint. Il trouva un boulot à Chicago, dans la police. Je dois tout à Adam, il m’a sauvé. Mais il a aussi sauvé ma famille.
Aujourd’hui, je suis la conseillère de campagne d’Adam. Il a confiance en moi et, j’ai su faire mes preuves auprès de lui, il ne me voit plus comme la pauvre petite fille du café. Je suis devenue une femme d’affaire forte, sérieuse et intransigeante. On me voit comme une femme froide et, c’est proche de la réalité, je refuse de m’attacher à qui que ce soit. Je souris tout le temps, pour donner l’air sympathique. Mais en réalité, je ne fais confiance à personne. Je n’ai qu’une seule amie. Elle tient un café en ville et, c’est la première personne que j’ai rencontré en ville, c’est d’ailleurs dans ce café que j’ai connu Adam. Niveau sentimental, je suis au point mort. Il y a bien ce type, Trent. Mais il est inenvisageable. Premièrement, c’est le concurrent direct d’Adam dans la conquête de la mairie. Et puis, je ne me sens pas prête à avoir quelqu’un dans ma vie. Il a bien ce petit truc qui me plait. Et, c’est la première fois depuis Trevor que j’éprouve une attirance pour un homme. Je ne suis pas à l’aise dans cette situation, alors je me montre encore plus froide avec lui qu’avec quiconque. Si les gens de cette ville me trouve jolie et sympathique, ils savent aussi, que je suis une personne froide et méfiance voir associable. J’ai beaucoup de connaissance, mais pas de réels amis. Je me le dois puisque je participe à la campagne d’Adam.
Le mois dernier j’ai reçu un coup de fil très étrange. Personne ne parlait, en revanche j’entendais un souffle. Mon cœur battait à mille à l’heure, et si ? Non impossible, ce ne pouvait être Trevor. Les appels se succédèrent, toujours le même procédé, pas de bruits, simplement un souffle. J’ai engagé un détective privé et, la nouvelle tomba. Après cinq ans en prison, Trevor était libre. Depuis, j’ai très peur. Peur qu’il cherche à se venger. Ma vie a repris un tournant à peu près normal. Je n’ai pas envie qu’il vienne tout gâcher encore une fois. J’avais encore un petit penchant pour la cocaïne, je sais, c’est plutôt hypocrite de ma part, moi, qui est mise ma mère en cure de désintoxication. Depuis, je suis encore plus accro qu’avant. Adam, est plus ou moins au courant que je prends des trucs pas très licites, mais tant que ça n’a pas d’impact sur le travail, il me laisse faire. La semaine dernière j’ai reçu une lettre. Une lettre anonyme, mais je savais bien qu'elle venait de Trevor où était inscrit :
FAIS ATTENTION A TOI ANGEL. Je ne pouvais plus garder cela pour moi et j’en ai parlé à Adam, lui faisant promettre de ne pas en parler à ma mère et mon frère qui n’on jamais su pour le viol. Depuis, il fait son possible pour me protéger. De mon côté, je suis encore plus sur mes gardes, je sursaute à chaque parole, chaque geste d’un citoyen. Je vis dans la peur et je me montre encore plus méfiante qu’avant. J’en viens même à devenir parano et à me dire qu’il pourrait intervenir auprès du parti adverse pour me détruire ou pire arrivé à détourner Adam de moi. Je suis souvent au téléphone avec mon détective privé, qui a perdu la trace de Trevor au moment où j'ai reçu la lettre anonyme.