Si l'Homme c'est que l'Homme pense. Ses gestes, ses paroles sont calculés par ce cerveau empli de questions à s'en saouler. L'Homme est ivre de toutes ces pensées, il en consomme chaque seconde sans oser doser alors il sombre dans une ivresse qui lui fait tourner la tête et dont il ne saurait sortir. Quelle issue? Aucune. Si ce n'est la mort comme ça l'est dans tous les cas. Puisque toutes ces possibilités qui trottent dans sa tête le font sombrer, pas à pas. Et c'est face à lui-même qu'il se retrouve, c'est une solitude semée d'embûches mais surtout semée d'ennui. D'ennui de soi-même et de perdition. Il ne sait plus quel chemin prendre et finalement il en arrive à tout mélanger. Bien et mal fusionnent pour donner un être qui est inconsciemment égoïste et dont les actions seront erronées par une pseudo-conscience qui l'empêchera de succomber à tous les vices qui l'entourent.

CHAPITRE I

"Le sommeil de l'enfance s'achève en oubli."

« Bon sang, mais qu'est-ce qu'il est con ce gamin ! » Trent n'a rien fait de mal, il a juste cassé un verre en voulant être serviable en mettant la table. Il veut aider sa mère, parce qu'elle est enceinte, et que son gros ventre impressionne toujours le petit garçon. Son père est mauvais, mais si il est ainsi c'est simplement parce qu'il boit beaucoup trop parce que sa boîte a coulé. Il n'est plus qu'un homme égocentrique, malhonnête et mauvais. L'amour, il n'en connait plus la définition. Son cœur ne bat plus pour cela, il ne bat plus que pour l'aider à vivre. Mais il se sent oppressé, toujours angoissé et effrayé. Il ne va pas bien, il est mal dans sa peau, et il le fait sentir à sa famille. Un soir, il se bagarre avec sa femme en haut de l'escalier parce qu'il est trop ivre pour se calmer, alors il commence à la gifler mais elle riposte. Ils finissent par se battre violemment, un coup de poing dans le visage de la femme au visage d'ange, et elle le pousse. Il tombe des escaliers et l'entraîne dans sa chute. L'homme baigne dans son propre sang: son crâne s'est ouvert, et sa nuque est tombée contre le bord d'une marche d'escalier. Il ne boira plus jamais, il ne criera plus jamais. Il est mort, allongé là, en bas de l'escalier. La mère quant à elle, souffre le martyr, elle n'est pas morte, mais les contractions lui rappellent qu'elle est enceinte mais plus pour longtemps. Elle appelle les urgences, la police vient aussi. Elle fait une fausse couche, et Trent reste chez sa tante le temps que sa mère s'en remette et qu'elle soit acquittée devant la justice.
Alors il reste sagement chez Maria, sa tante qui ressemble tant à sa mère. Il joue avec sa cousine, mais n’a pas l’âme à ça parce que lorsque l’incident s’est produit, la porte de sa chambre était entrouverte. Il avait tout vu. Ça l’avait traumatisé mais soulagé à la fois. Il était soulagé que ce soit sa mère qui s’en soit sorti et non son père. Il attend patiemment que sa mère revienne, que la justice veuille bien comprendre que ce n’était qu’un accident, qu’elle était une simple victime. Six mois plus tard seulement, elle revient. Il a fallu attendre que son procès ait lieu et que les séquelles de l’accident se soient effacées. Elle sert son fils dans ses bras, et verse une larme. Son visage ressemble de plus en plus à celui de son père, alors elle essaie d’en faire le total contraire de cet homme au cœur mauvais. Il veut qu’il soit un homme bien, honnête et droit.